Accompagnant·e Périnatal·e CeFAP® : un véritable soutien pour les parents

Merci Matthieu de prendre le temps de répondre à nos questions. Vous êtes le premier homme Accompagnant Périnatal à être certifié au CeFAP ! Félicitations !

 

Pouvez-vous svp vous présenter ?

Je m’appelle Matthieu Mérabli, j’ai 31 ans et j’habite à Paris.

J’ai exercé en tant qu’Educateur de Jeunes Enfants durant 3 années au sein d’un réseau de crèches. Ensuite, j’ai fait un an d’intérim pendant lequel j’ai pu voir une diversité de projets pédagogiques et rencontré des professionnels du milieu. Ce fut une expérience très enrichissante et par la suite je suis devenu Directeur de crèche ; métier que j’ai exercé pendant 3 ans et qui m’a fait beaucoup grandir professionnellement et humainement. C’était un rythme très soutenu et j’ai rencontré des difficultés notamment dans les recrutements. J’étais aussi frustré de ne pas passer assez de temps avec les parents pour leur offrir un espace de parole pour discuter avec eux.

Est-ce que cette difficulté vous a amené à repenser votre parcours ?

Oui, entre autre. J’ai entendu parler du CeFAP et de la formation d’Accompagnant Périnatal, et j’avoue que ce métier fut le coup de foudre. J’ai donc tout mis en œuvre pour suivre ce parcours afin d’avoir des aides financières pour être serein tout au long de ma formation et par la suite, pour mon installation.

Qu’est-ce qui vous anime aujourd’hui dans votre nouvelle profession ?

Je suis convaincu que c’est vraiment ce que j’ai envie de faire. Le challenge de tout construire car c’est un métier émergeant me fait vibrer. Je suis certain qu’il va y avoir une vraie prise en considération de cette profession si essentielle pour soutenir et accompagner les parents.

Evidemment, tout n’est pas simple tous les jours. Il y a des hauts et des bas, mais depuis ma certification en février dernier, j’entreprends de nombreuses actions :

  • J’ai ajouté une corde à mon arc en me formant en tant qu’instructeur de massages bébés
  • Je constitue mon réseau car je suis convaincu que c’est un levier essentiel pour mettre le pied à l’étrier. J’ai d’ailleurs réalisé une collaboration avec l’atelier des futurs papas et je participe à des rencontres sous forme de petits-déjeuners et apéritifs dans des lieux d’accueil entre parents et professionnels. Deux mairies m’ont d’ailleurs contacté pour animer des ateliers.
  • Je communique régulièrement sur les réseaux sociaux et sur mon site internet

Par tout ce déploiement d’actions, je suis déterminé à faire ma place au sein des professionnels déjà installés. J’ai d’ailleurs déjà eu l’opportunité d’accompagner des parents sur toute la période périnatale.

 

Qu’est-ce que ta formation t’ a apporté ?

Je dois reconnaitre que j’ai suivi une formation extrêmement qualitative qui m’a beaucoup apporté notamment par la richesse des rencontres de l’équipe pluridisciplinaire. Ils étaient passionnés et passionnants. Chacun avait son expertise et ils avaient tous une manière d’accompagner ce qui m’a permis de construire le professionnel que j’avais envie de devenir. La diversité des sujets traités a ouvert des portes et je me suis rendu compte à quel point l’allaitement était mon thème de prédilection. J’ai d’ailleurs eu la chance de faire un stage avec une Consultante en Lactation IBCLC.

Se former est très important et il me semble nécessaire de continuer pour actualiser ses connaissances ou approfondir des sujets.

 

Qu’est-ce que ton regard d’homme apporte dans tes accompagnements ?

Selon moi, chaque professionnel, femme ou homme a sa sensibilité et ses propres méthodes, donc je ne saurai pas dire si c’est bien accueilli dans mon métier mais c’est peut-être un petit élément qui questionne. Je pense que je suis « détaché » du milieu de la maternité car je ne l’ai pas vécu et j’ai une certaine prise de distance.  D’un point de vue émotionnel, peut-être que ça peut m’aider pour l’analyse. Il y a aussi des Mamans qui m’ont dit qu’elles se sentaient plus à l’aise avec un homme ; qu’elles se sentaient plus libres de parler, de se livrer. D’ailleurs, sur les suivis que j’ai réalisés, je n’ai rencontré que des Mamans car elles considèrent que c’est leur moment, un temps de décompression.

 

Justement, que dirais-tu à un (futur) papa ?

Il faut leur donner la possibilité de s’exprimer car le monde de la maternité n’est pas seulement tourné vers les femmes. Souvent, ils ont du mal à poser des mots sur ce qu’ils ressentent donc on doit leur donner des espaces de paroles. C’est en ce sens que j’anime des ateliers pour eux. D’ailleurs, je constate bien que les pères souhaitent s’investir dans leur paternité. La périnatalité est un monde déstabilisant pour eux (pour les femmes aussi évidemment). Tant dans leur nouveau rôle que dans leur vie de couple, dans leur intimité. Je leur dis « vous avez le droit de vous exprimer ». On a abordé la présence à l’accouchement, un moment parfois rempli d’appréhension auquel ils ne souhaitent pas forcément assister mais se sentent obligés. Si les choses sont expliquées et éclaircies avec sa compagne et lui-même, la situation est beaucoup plus simple à gérer.

 

Comment un papa peut trouver sa place ?

Il faut le questionner : « quelle place je souhaite prendre si on me laisse la possibilité, le choix sans contrainte et sans pression (notamment de la société) » ?

Il va se positionner sur son vécu, son histoire ou au contraire s’en détacher pour prendre sa place et construire sa parentalité. La périnatalité et la maternité concernent tout le monde. On ne doit pas rentrer dans une case, et en tant que professionnel, je me positionne pour donner une place au père, au co-parent dans cette période de vie intense.

 

Que diriez-vous à une personne qui souhaite se reconvertir ?

Qu’il faut y croire. Si c’est le chemin qu’on doit prendre, alors il faut y aller. Il faut s’écouter et s’affranchir des croyances, des contraintes (c’est plus facile à dire qu’à faire). Il faut prendre le temps de se former, de laisser germer le projet. De toute manière, rien n’est définitif car il y a toujours la possibilité de revenir en arrière. Quand tu as la motivation, tu peux déplacer des montagnes, et quand tu as la chance de faire ce que tu aimes, ça n’a pas de prix !

 

Avez-vous quelque chose à rajouter ?

J’espère donner l’envie au plus grand nombre d’hommes d’intégrer la formation pour devenir Accompagnant Périnatal car il y en a encore trop peu. Si ça peut les rassurer, j’ai été choyé pendant mon parcours (rires).

Enfin, je vous livre ma vision sur un démarrage d’activité (je me suis lancé depuis 4 mois), et donc mon discours, mon ressenti et mon expérience vont évoluer. Je vous tiendrai informées !

Merci Matthieu. On vous souhaite une belle réussite dans votre nouvelle vie professionnelle !